Visé prend les choses en main et veut rendre son expérience shopping plus agréable. Pour cela, c’est une toute nouvelle signalétique des parkings qui vient de voir le jour, soutenue par un site web dédié au stationnement. Et un projet de capteurs intelligents pourrait bien enfin dissuader les voitures-ventouses dans l’hyper-centre.
« Du parking, on en a ! »
Le constat de l’Échevin du Commerce Ernur Colak est sans appel : « Du parking, à Visé, on en a ! Et en suffisance. Mais nous avons deux soucis : il est mal signalé. Et il est mal utilisé : on constate une concentration à certains endroits. Nous allons améliorer ça ».
Visé compte 480 places en zone bleue (maximum 1H30 de présence en journée). Et le nombre d’emplacements disponibles dans les parkings alentours est impressionnant : 1185 ! Sans compter les centaines de places en voirie hors de la zone bleue. « Nous voulons rendre le centre plus convivial pour les visiteurs et pour les commerçants, en favorisant une meilleure utilisation de ses infrastructures», explique Ernur Colak.
Mieux fléchés… et rebaptisés
C’est donc un nouveau fléchage qui vient d’être installé au cœur de Visé : une cinquantaine de panneau, disposés au départ des entrées principales de la ville, pour guider rapidement les visiteurs vers une place disponible. Certains parkings changent de nom : le parking Albert Ier devient ainsi le « parking centre », celui de Navagne le « parking gare », celui du quai des Fermettes le « parking Meuse », … Des nouvelles appellations visant à apporter plus de cohérence et de repères pour les visiteurs extérieurs.
L’arrivée de ces panneaux a été longtemps attendue par les commerçants. Un délai de mise en place que l’Échevin explique par le fait que beaucoup sont placés le long de voiries régionales : « Nous avons choisi les emplacements en concertation avec le service travaux, la police et le SPW. Chaque panneau doit être placé selon une réglementation stricte : leur nombre est limité et ils doivent distraire le moins possible les automobilistes. C’est une question de sécurité. » Un site internet pour (re)découvrir toute l’offre de parking a Visé vient aussi d’être lancé : www.vise-parking.be
Pression forte sur l’artère commerçante
Un système de panneaux intelligents (indiquant, en temps réel, le nombre de places disponibles dans chaque parking) a été étudié, mais ce type d’infrastructure représente « un coût exorbitant » pour une ville de la taille de Visé. Mais il fallait tout de même trouver une solution pour réconcilier les Visétois (et leurs visiteurs) avec leur parking : « Au niveau des rues principales, il y a une forte pression, souvent pour des achats rapides. Notre souhait est de maintenir en permanence des places disponibles à ces endroits, où on observe encore beaucoup trop de voitures-ventouses », déplore l’Échevin du Commerce.
Bientôt des capteurs anti voitures-ventouses ?
Car c’est bien contre elles que la Ville souhaite batailler, et non contre les clients : « Notre objectif n’est pas de verbaliser les gens venant faire du shopping à Visé », se défend Ernur Colak. « Nous voulons faire mieux fonctionner la zone bleue, laisser les places disponibles pour les gens de passage. Notre cible sont les voitures-ventouses : il y a tellement de places disponibles dans tous les parkings hors zone bleue ! »
Pour passer à la vitesse supérieure dans cette lutte, l’Échevin va présenter un tout nouveau projet lors du conseil communal du 21 juin : la digitalisation du contrôle. Le principe ? Installer des capteurs au sol, connectés sans fil (via 4G/5G), dans la rue Haute, la rue du Collège et dans les cinq axes perpendiculaires à ces deux rues : « Cela représenterait 172 places équipées au total. Au bout d’une heure et demie de stationnement, le capteur enverrait une notification à l’agent en service, afin qu’il se rende sur place pour contrôler. »
Fini de changer son disque
Il ne serait alors plus possible de venir changer son disque au bout de l’heure et demie réglementaire pour pouvoir rester plus longtemps. Et on pourrait consulter, via une application sur smartphone quelles places sont disponibles dans le centre, en temps réel. Un signal fort pour plus de fluidité au cœur de la ville. Ce système pourrait aussi fournir des statistiques concernant les habitudes de stationnement dans ces rues, afin de mieux comprendre les tendances des visiteurs de la cité de l’oie.
Si ce projet, d’un montant total de 28 000€ HTVA (et 10 000€/an de gestion annuelle) obtient l’accord du conseil communal, il devrait voir le jour avant la fin de cette année. Un coût que l’Échevin espère contre-balancer en partie par l’économie de personnel verbalisateur qu’il représenterait. « Mon objectif est d’avoir toujours 10 à 15 places disponibles dans l’artère principale pour les achats rapides. Cela représenterait une meilleure expérience au quotidien pour les commerçants et pour leurs clients », conclut Ernur Colak.
E.H.