LES RECOLLETS, rappel

18 Juin, 2022 | Info

Nous avons appris l’incendie de l’église des Récollets de Binche le vendredi 10 juin vers midi. Même si l’église était désacralisée et inoccupée, les premières constatations semblent indiquer une origine criminelle. Mais là n’est  pas notre propos. Intéressons-nous plutôt à cet ordre religieux qui a également été présent dans la cité mosane avec un couvent et une église, dans la rue du même nom.

Les frères mineurs récollets (en latin : Ordo Fratrum Minorum Recollectorum) forment un ordre mendiant de droit pontifical issu d’une réforme de l’ordre franciscain.

Le nom de Récollet, dérivé de Recollectus, recueilli, fut donné à des religieux Franciscains, qui désireux de pratiquer les vrais préceptes du saint Fondateur de leur ordre, règle dont on s’était écarté, s’assemblèrent à la fin du XIVe siècle pour opérer cette rénovation dite de l’observance.

On trouve des couvents et des églises souvent aux limites de terres protestantes. Leur rôle était de diffuser la bonne parole par des sermons, récollections et souvent des écoles étaient fondées.

Citons le couvent des Récollets de Liège (1489). L’auberge Simenon, inaugurée en 1998 occupe l’emplacement du couvent et du cloître et l’église subsiste tout à côté sous le patronyme de St Nicolas.

A Verviers, à côté de l’église Notre-Dame au riche patrimoine dont la statue miraculeuse de la Vierge, on trouve actuellement des installations culturelles : une maison de jeunes, un cabaret.

A Bolland, le couvent inauguré en 1624 fut fermé à la révolution en 1797. Ce furent des Récollets de Bolland qui vinrent fonder le couvent de Visé en 1638.

C’est à l’emplacement de l’ancien hôpital Saint-Nicolas que le couvent s’installa. On y trouva aussi une église Sainte-Marie Madeleine et par après un collège Saint-Antoine de Padoue pour garçons (autre saint franciscain, saint patron du Portugal) qui ferma ses portes en 1750 et fut remplacé peu après par le collège des Oratoriens dans la rue du Collège.

La révolution liégeoise et l’occupation française (1794-1814) lui donnèrent une autre fonction : la première râperie du département de l’Ourte (pour extraire le sucre de betterave). Au milieu du 19e s., une nouvelle sucrerie imposante s’ y installa (voir photo tirée de l’encyclopédie La Belgique Industrielle). Après sa fermeture, les bâtiments connurent le même destin que la ville de Visé : l’incendie du centre ville dès le 15 août 1914. Et rien ne fut  reconstruit. C’est au nord (vers l’avenue du Pont) que se situaient ces bâtiments.

J.P. Lensen

La photo de la sucrerie Carlier avec à droite, les ruines de la Tour l’Évêque, au centre la sucrerie (couvent), à droite l’église sainte Marie Madeleine et à l’arrière la tour du couvent des Sépulcrines.

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