LE LOUVRE-LENS FÊTE SES 10 ANS

22 Mai, 2022 | Info

Pourquoi ne pas y aller, c’est si proche.

A défaut de visiter le Louvre de Paris ou pire encore d’Abou Dhabi, à un peu plus de deux heures de route se trouve le Louvre-Lens. Ce musée fête en 2022 ses 10 ans. Il a fait le pari de la culture au secours d’une région sinistrée, qui peut s’enorgueillir de belles réussites. Tout au long de cette année 2022 vont se succéder spectacles, événements et rappel des 10 ans de l’inscription du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au patrimoine de l’Unesco.

Dans ce complexe gigantesque, il y a la Galerie du Temps et une œuvre sensationnelle y a été placée le 3 février : le scribe accroupi, qui accompagnera un autre anniversaire (également célébré au Grand Curtius de Liège) : la grande saga de Champollion et des hiéroglyphes. Le musée a noué depuis 10 ans un nombre important de partenariats mais aussi des contacts, comme seule la France peut en réaliser : les clubs de loisirs des entreprises, les écoles et Pôle Emploi.

Nous avons pu le visiter à 3 reprises pendant ces 10 ans et récemment, nous avons profité de l’exposition sur l’Empire romain. Car les salles de la section romaine du Louvre de Paris étaient en rénovation et leurs principales pièces seront visibles au Louvre-Lens jusqu’au 25 juillet. « Rome, la Cité et l’Empire » passe en revue des centaines de sculptures (le plus souvent en marbre mais aussi quelques unes en bronze) : oui, les empereurs et leurs épouses constituent une grande partie mais aussi le simple citoyen et avec eux, on se promène » en Gaule, en Egypte, à l’est de l’Europe, et du premier au 5e siècle avec tous les chefs d’œuvre de l’antiquité. Magnifique et unique.

Les autres beaux-arts sont aussi bien représentés : une énorme mosaïque, la verrerie, la peinture murale surtout mythologique, les céramiques, de magnifiques bijoux d’or et d’argent, les portraits réalistes trouvé dans le Fayoum égyptien et tout un mobilier funéraire. Nous avons détaillé les bas-reliefs, les sarcophages païens puis chrétiens. Les différentes religions du salut (Mithra, Cybèle, Isis, Christ) ne sont pas oubliées. Et puis pour les gens du Nord que nous sommes, nous les Wallons, des œuvres gallo-romaines de la Cité Belgique avec d’étonnantes pièces des Hauts-de-France et du nord de la Gaule. Une manière de comparer les différentes pièces de notre région que l’on peut voir à Tongres ou dans nos petits musées.

L’aspect social du public est un des must de ce musée : 4,5 millions de visiteurs sur 10 ans et 250.000 Lensois venus une fois ou beaucoup plus. Et effectivement le musée n’a pas été posé là, il a été enraciné (dixit Xavier Bertrand). Les visiteurs non habitués à visiter ces lieux représentent 1 visiteur sur 5. 20% viennent de la région de Lens et 65% des Hauts-de-France. Dans les « étrangers », les Belges ne manquent pas à l’appel.

Nous avons aussi découvert un petit bijou, l’exposition temporaire des photos des mineurs du Nord de Doisneau, le grand photographe parisien. Et tout à côté, une bibliothèque, une librairie très achalandée, une cafétéria avec ses bières muséales. Tout est aussi prévu pour les PMR. Ce n’est pas tout, le centre de conservation du Louvre à Lièvin prend en charge 250.000 œuvres. Ce qui est intéressant, c’est la touche féminine de ces institutions : Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens et Laurence des Cars, directrice du Louvre-Paris sont à la manœuvre.

Pour le Louvre-Lens, le plus simple est d’y accéder en voiture – 145’ (vaste parking tout à côté) et si vous avez le temps, la gare de Lens toute proche est reliée tant à Paris qu’à Lille et donc à Liège-Guillemins. Les tarifs sont de plus démocratiques (de 6 à 10 €). Tout sauf mardi, c’est l’idée d’une escapade culturelle, pas loin de chez nous et pas mal d’autres attractions à visiter pas très loin.

Jean-Pierre LENSEN

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