Cette exposition est organisée au Trésor de la Cathédrale St Paul de Liège et se terminera le 14 septembre.
Collection unique basée sur six détenteurs de ces objets qui ont une certaine poésie. Peu encombrant, jouant de son agréable forme le plus souvent sphérique, relativement solide, le presse-papiers résiste finalement aux aléas du temps. Vendus à petits prix, ils assuraient l’équilibre financier de sociétés verrières en crise et s’imposent vers 1845 par leurs exceptionnelles qualités artistiques. Transparence, forme sphérique, effet de loupe et couleurs chatoyantes se distinguent en 3 catégories : les sulfures ou cristallo-cérames, les millefiori et ceux travaillés en flamme (avec inclusions de fruits, de fleurs et de légumes). Venus de Venise (Milléfiori de Murano), ces techniques sont remises au goût du jour dans ces cristalleries comme Baccarat, Saint-Louis, Clichy ou Pantin. Puis ces œuvres se répandent et sont fabriqués dans différents pays et en Wallonie (Val Saint-Lambert et ses presse-papiers, taillés, doublés ou triplés).
Les Américains vont en tomber « amoureux » dès 1950 et vont inciter des cristalleries européennes à en produire (version sulfures) comme dans le Lot-et-Garonne, les Cristalleries d’Albret à Vianne. Les verriers espagnols les Ysart vont produire en Ecosse, ouvrir plusieurs entreprises et maintenant ce sont de petits ateliers indépendants. Des productions religieuses participent à la piété populaire avec des représentations de scènes ou de saint(e)s.
On parle chez les verriers de ce travail exécuté pendant leurs loisirs, de bousillage.
Des artistes audacieux aux Etats-Unis notamment nourrissent la passion de collectionneurs et dans le trésor de la cathédrale, plus de 300 de ces « presse-papiers » sont présentés dans presque toute les vitrines et les motifs qu’on peut distinguer sont religieux mais surtout historiques (scènes ou personnages) ou artistiques. A voir sans faute.
Guy Reggers et Jean-Pierre Lensen