Un génie est mort il y a 505 ans, le 2 mai 1519 : Léonard de Vinci.
Né en 1452 de la relation entre un notaire et une paysanne, le jeune Léonard du village de Vinci fut vite repéré pour son habileté au dessin. Il entra dans l’atelier de Verrochio et sa réputation ne fit que se développer. Milan, Mantoue, Florence, Venise et Rome l’ont sollicité pour réaliser des œuvres peintes ou des travaux d’intérêt public ; on pense à l’assèchement des marais autour de Rome.
Ce gaucher visuel écrivant de droite à gauche développa aussi l’art de l’ingénieur, du mécanicien, s’inscrivit dans l’art de prendre les villes, de traverser les rivières, de traverser les airs et même de descendre sous l’eau. Toutes ces données, il les emporta avec lui quand le roi de France François 1er l’invita en France en 1516 au manoir du Cloux avec Francesco Melzi et Salai. Il y emmène notamment La Joconde probablement terminée sur place et qui a traversé les siècles comme une des œuvres picturales les plus célèbres au monde, si ce n’est la plus célèbre. Léonard meurt subitement au Clos Lucé en 1519. Son ami Francesco Melzi hérite de ses peintures, de ses notes et partage avec Salai les vignes que Léonard a reçues de Ludovic Sforza.
6000 feuillets de ses recherches sont conservés sur les 13000 qu’il écrivit principalement et sont rassemblés en trois codex conservés en France (Institut de France), en Italie (Atlanticus) et en Angleterre (Forster). Ce sont des fac-similés (les dessins ont une valeur inestimable) qui sont rassemblés à l’exposition organisée jusqu’au 30 juin à la Gare des Guillemins de Liège. A partir de ces dessins et de leurs explications, pas moins de 27 reconstitutions de ces machines allant du premier tank au prototype de l’hélicoptère à des vis sans fins rendent magnifique cet hommage au grand homme. Dès l’entrée de l’exposition, nous tombons dans une JOCONDOMANIA des plus excentriques et nous pouvons assister à la vente publique (450 millions de dollars) de sa peinture Salvator Mundi. Côté peinture, une vingtaine lui sont attribuées et côté génie, il a développé deux nouvelles techniques le sfumato et la chiaroscuro. Les trois œuvres peintes qu’il emmena avec lui en France sont conservées au musée du Louvre.
Un dernier aspect trop ignoré est la gastronomie. Cela va du plan d’une cuisine modèle (reconstituée en 3 dimensions) à la présentation de mets succulents. Une panoplie de grès céramiques que tout musée de céramiques rêverait d’avoir nous a enthousiasmé : une belle manière d’expliquer la table de l’amateur de bonne chère au 16e s. Ne manquait que le fumet des aliments cuisant dans l’âtre !
On reconnait bien là la manière de faire des organisateurs d’Europa Expo qui n’en sont pas à leur première exposition.
Réservation souhaitée
à « Da Vinci, l’artiste, l’ingénieur, le gastronome ». Il vous reste deux mois (PAF de 11 à 17€, enfants de moins de 7 ans gratuit).
Monographie de l’expo à 15 €.
J.P. Lensen,1er mai 2024