L’Amicale lixhoise des anciens combattants et prisonniers de guerres se souvient !

19 Avr, 2024 | Info

C’est en 1995, pour commémorer le 50e anniversaire de la libération des camps nazi que, à l’initiative de l’Amicale, fut planté à l’entrée de Lixhe, un érable sycomore. Trois ans plus tard une stèle explicative destinée aux passants fut érigée à son pied. Chaque mois d’avril, l’Amicale y dépose une gerbe de fleurs en hommage aux victimes et aux rares rescapés de ces camps de la mort..

En souvenir de ces évènements historiques, je vous invite à lire le témoignage condencé de Jacqueline Teyssier, Juive, française qui faisait partie des dernières survivantes des camps de la mort, d’Auschwitz et de Bergen-Belsen. 

« J’avais 20 ans le 17 mai 1944 lorsque je fut déportée au camp de concentration d’Auschwitz Birkenau en Pologne.Malgré les années, rien ne s’est effacé de ma mémoire. Le tranfert par wagon à bestiaux, les aboiements des gardiens et des chiens, les coups, le froid, les brimades en tout genre, la peur, l’odeur perpétuelle de la mort, la faim, les poux, les puces, les rats. Les rassemblements pour l’appel en pleine nuit, nues par n’importe quel temps. La musique d’orchestre à Auschwitz, pour masquer les cris des déportés conduit dans les chambres à gaz. Juste avant la libération du camp d’Auschwitz par les Soviétiques, le 27 janvier 1945, je fut transférée au camp de Bergen-Belsen, en Allemagne. C’est dans ce camp que j’ai  contracté le typhus. Le 15 avril 1945 les Anglais nous libérent, nous désinfectent et nous distribuent du lait chaud. C’est un dimanche soir, il est 17 heures. J’ai les deux poumons perforés et pèse à peine 28 kilos. Mes chances de survie sont minimes mais après plusieurs mois d’hospitalisation, je revis !  Abolir la dimension humaine, supprimer jusqu’à toute trace d’existence : tel était le projet nazi. Depuis mon retour, je n’ai plus jamais réussi à pleurer. »

Au nom des millions de morts,  au delà de la culpabilité d’avoir survécu,  au delà de toutes les peurs, de toutes les angoisses de se trouver seule face à la vie, elle a témoigné toute sa vie des souffrances indescriptibles vécues dans les camps. En janvier 2021, agée de 98 ans, Jacqueline Teyssier, reçu l’insigne d’officier de la Légion d’honneur. Elle quitta ce monde le 20 mars 2022. 

Pour le comité,

Le Président, Nicolas Ronday

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