XTRA MUROS À LA GARE DES GUILLEMINS

11 Août, 2023 | Info

Au départ un peu réticent à visiter cette exposition au titre bizarre, nous avons pris le chemin de cette exposition au budget énorme. Le prix d’entrée est donc en conséquence.
Les décors et les reconstitutions l’expliquent abondamment. Que peut-on tirer des murs ? Et là, nous sommes ébahis de la variété des thèmes : on pense évidemment aux murs et murailles qui vous défendent de l’extérieur comme la muraille de Chine, le limes romain et moins moral, les murs anti-migrants. Et cela dépend de quel côté on se trouve : les occupants allemands appréciaient le mur de l’atlantique, les communistes est-allemands appréciaient le mur de Berlin. À ce propos, les organisateurs (le concepteur est P.Raxhon, professeur d’université à Liège) n’ont-ils pas oublié le mur le plus proche de la région liégeoise et pas si vieux à l’échelle de l’histoire (1915-1918) les murs sous forme de barbelés et de clôture électrique qui furent installés tout au long de la frontière hollandaise, d’Aix à Knokke. Comme le mur de Berlin, ils se voulaient empêcher l’exode des habitants : ici des Belges et des Français du Nord vers la Hollande et par-delà rejoindre les pays alliés.

Heureusement les murs sont plus vastes : l’emprisonnement volontaire ou involontaire, les murs des catacombes (saisissants dès le départ de l’exposition), les murs anatomiques comme le crâne, les murs qui défendent les villes comme à Babylone, à Athènes ou à la Vauban. Qui défendent un territoire comme la ligne Maginot. Les murs peuvent aussi séparer avec l’évocation tout en images du ghetto de Varsovie, entre les deux Irlande, entre les deux Corées, entre les deux Chypres. Au niveau de protection des humains, les murs de confinement quand la Peste sévissait ou plus près de nous l’isolement des porteurs du redoutable Covid21. Nous vous recommandons le livre de l’expo riche  de 192 pages (au petit prix de 15€) qui bien plus que les scénographies rentre en profondeur dans les thématiques. Les murs qui élèvent sont les murs de mémoire (comme à Ypres, comme au Père Lachaise celui des communards). Toutes les périodes humaines sont évoquées avec l’art pariétal. L’art n’est pas oublié avec le street art, le muralisme mexicain et même la nature avec les murs géologiques ou végétaux comme les haies ou animaux comme la barrière de corail. Interpellant la muraille visuelle orchestrée par le Creahm comme aussi réservé aux amateurs un mur d’escalade. En conclusion des murs en veux-tu en voilà à voir à la gare des Guillemins jusqu’au 1er octobre.

J.P.Lensen 07/08/2023

Archives

Catégories