Le colloque annuel des spécialistes de l’époque gallo-romaine s’est tenu ce samedi 22 avril 2023 à l’université de Louvain-la-Neuve sous le titre de Signa Romana.
Des archéologues et chercheurs de l’ensemble de notre pays mais aussi des Pays-Bas et du Luxembourg et notamment du grand centre régional, le musée gallo-romain de Tongres ont en une vingtaine de communications de 15’ dressé une rétrospective des fouilles et des découvertes récentes. Les sciences auxiliaires aident beaucoup comme l’étude des rares restes humains conservés à Tongres (forcément car à l’époque, l’incinération était majoritaire) ou encore moins connu un calendrier d’époque. Intéressantes les découvertes dans de petites bourgades (vicus) comme Taviers ou Amay avec son port fluvial. Puis proche de ce que nous connaissons à Visé (villa ou vicus ?) ou à Berneau, les établissements ruraux, les fermes que l’on qualifie souvent du terme latin de villa, des découvertes plus anciennes ont été actualisées. Les bains (thermes) ont été analysés à partir du site luxembourgeois de Schieren et la manière d’évoluer dans ces salles de bain chaud ou tiède ou froid. Intérssant et surprenant. Enfin, deux jeunes chercheuses étudient dans le détail les instruments et objets en bois (les arbres utilisés comme le buis, leur réalisation, la vingtaine d’objets, la datation…) ou les estampilles d’une vaisselle très utilisée : le mortier lus de 1800 variantes de noms comme dans la région de Visé Brariatus. Catherine Coquelet, archéologue (qui viendra en septembre à Berneau nous entretenir des fouilles régionales et du vicus de Jupille) a analysé un bénitier tiré d’un autel gallo-romain à Diets-Heur ou Heur-le-Tixhe.
Dans les contacts pris ce jour-là, nous avons rappelé la découverte de curieux tessons en céramique claire du site de l’Athénée de Visé (centre culturel de Visé- fouillé en 1960) qui représentent des figures de divinité. La plupart des exemples connus seraient liés à une contexte funéraire ou aussi à un complexe religieux comme un temple. Y aurait-il au centre de la bourgade gallo-romaine de Visé un temple (encore à découvrir) qui aurait voisiné celui qui est supposé au sud de la localité , à l’emplacement de ce qui deviendra l’église primitive de Visé (Collégiale) et qui aurait été sur ce castrum dédié au dieu Mars, dieu vénéré par les légionnaires. Pas étonnant que ce lieu sacré soit par après dédié à l’époque chrétienne à Saint Martin, le soldat romain bien connu et évêque de Tours.
Mais plus vraisemblablement ces vases « planétaires » comportent (comme celui trouvé à Jupille) 6 bustes la plupart barbus dont celui du dieu du commerce, Mercure. Ils seraient liés à un culte domestique et à l’autel privé trouvé dans chaque maison, ce qu’on appelle un laraire. Ils participent donc à un culte privé mais peuvent être donnés en offrande dans les sanctuaires et dans les sépultures (Visé aurait eu deux cimetières d’époque romaine sur la rive droite, près de la rue de Sluse et sur le plateau de Lorette). Tenons-nous à cette hypothèse : ce vase à bustes faisait partie d’un autel privé dans un contexte d’habitat rural concentré entre la Meuse, la rue de la Chinstrée, la rue des Béguines et le Boulevard des Arbalétriers.
J.P.Lensen
23/04/2023
PS Le musée gallo-romain – espace Jean Polmans de Berneau installé au sein du centre culturel Al Vile Cinse vient de réaliser un petit guide du visiteur présentant les collections visibles dans les vitrines. Ouvert chaque dimanche matin dès 10 h. jusqu’à 18 h. Pour une visite guidée de groupe, réservation au 043795019 ou au 0495496391.