Savez-vous que dans chaque commune de Belgique, les églises romaines catholiques sont gérées par des organismes publics ? On les appelle des fabriques d’église et elles fonctionnent un peu comme une commune, avec un conseil de fabrique et un bureau des marguilliers.
Ce sont là des organes analogues à un conseil communal et à un collège communal, mais le curé n’est pas une sorte de bourgmestre. Le curé s’occupe du spirituel, pendant que la fabrique d’église gère les biens, les bâtiments de la paroisse. La fabrique d’église établit son budget, clôture l’exercice avec un compte. Ces actes sont soumis à la tutelle du conseil communal et de l’évêque. Les fabriques d’église sont soumises à la loi sur les marchés publics, par exemple si elles remplacent leur chauffage ou quand elles achètent du vin de messe en grande quantité.
Certaines rares communes ont connu une fusion des fabriques, mais à Visé elles sont toujours individuelles. Nous avons ainsi 8 institutions différentes, soit, du nord au sud de la commune : Saint-Remy à Lanaye, Saint-Lambert à Lixhe, Notre-Dame-du-Mont-Carmel à Devant-le-Pont, Saint-Martin et Saint-Hadelin à Visé (collégiale), Saint-Firmin à Richelle, Notre-Dame-de-l’Assomption à Sarolay, Saint-Joseph à Cheratte Haut et Notre-Dame à Cheratte-Bas. Nous avons aussi une fabrique de temple protestant Visé-Herstal-Oupeye à Cheratte-Bas. Les mosquées de l’entité ne sont pas couvertes par une personnalité juridique publique. Les fabriques d’église sont régies par de vieilles lois, parfois d’origine napoléonienne, qui sont toujours en vigueur. La législation est tellement archaïque que l’on parle encore des sonneurs, des bedeaux ou des suisses.
Notons que les fabriques d’église ont une incidence sur les finances communales car il appartient à la commune de combler le déficit des budgets fabriciens et de fournir un logement aux curés.
Les fabriques gèrent donc les églises et, outre leur fonction religieuse, les églises sont souvent le monument le plus imposant d’un village. C’est du patrimoine.