Plus de 2 millions d’Ukrainiens sont sur les routes depuis le début de l’invasion de leur pays par les Russes. Ce lundi 7 mars, Visé va accueillir ses premiers réfugiés. C’est Fedasil (l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile) qui leur a indiqué qu’une solution d’hébergement les attendait en Basse-Meuse. Ils sont 21 à avoir rejoint notre cité à l’heure où nous écrivons ces lignes. Et d’autres devraient encore arriver.
En première ligne pour la Basse-Meuse
« Nous avons été contactés par Fedasil pour connaître notre capacité d’accueil et nous avons répondu favorablement. Nous nous sommes réunis le lundi 7 mars pour mettre les choses en place. Et à peine deux heures plus tard, on nous appelait pour nous prévenir que les premiers réfugiés arrivaient en train depuis Bruxelles. Nous sommes allés les chercher aux Guillemins », explique Jérôme VANDERMAES, Directeur Général adjoint à la Ville de Visé. « Nous les avons d’abord installés dans un centre d’hébergement d’urgence pendant un jour ou deux, afin des les laisser souffler et d’identifier tous leurs besoins, notamment en crèches ou écoles. »
Ce sont les équipes de la ville de Visé et les assistants sociaux du CPAS qui sont chargés de les accompagner au mieux et les orienter vers les familles d’accueil ayant répondu à l’appel lancé par les autorités communales quelques jours auparavant. Sans savoir, à l’heure actuelle, pour combien de temps exactement elles s’engagent dans cette aventure.
L’angoisse de ne pas savoir
« L’objectif est de faire le maximum pour ces gens qui sont dans une situation que nous souhaiterions ne jamais connaître. Il y a aussi des femmes seules avec leurs enfants. Nous devons les aider pour leurs papiers et démarches administratives. C’est un vrai investissement. Tous les services en sont conscients et ne comptent pas leurs heures, tant la détresse est énorme », raconte le Directeur Général adjoint. Du côté des réfugiés, le désarroi est bien présent : « Ils sont heureux d’être accueillis et nous remercient. Mais une fois posés, certaines craintes remontent. Ils se demandent ce qu’ils vont devenir, où est leur famille, espèrent avoir des nouvelles de leurs proches … Nous essayons de leur fournir tous les outils dont ils ont besoin. »
Les enfants déjà scolarisés
Même si la barrière de la langue est là, chacun y met du sien pour faciliter les échanges. « Certains parlent uniquement le russe, d’autres parlent anglais,… Quelques uns connaissent le français et nous ont proposé de rester pour nous aider en tant qu’interprètes. Nous avons aussi, sur la commune, quelques russophones avec qui nous avions des contacts grâce aux Maisons de quartier et aux écoles. Et nous utilisons aussi les traducteurs sur smartphone avec les plus jeunes. »
Des enfants qui sont déjà scolarisés à Visé : « Toutes les écoles ont fait preuve de collaboration. Certaines familles d’accueil ont des enfants du même âge et ils peuvent aller à l’école ensemble. »
On attend encore d’autres arrivées
La Wallonie a activé une plate-forme baptisée « Solidarité Ukraine ». Elle s’adresse aux citoyens disposant d’une ou plusieurs chambres libres au sein de leur habitation ou d’un logement qu’ils souhaitent mettre à la disposition d’une personne ou d’une famille ukrainienne fuyant la guerre : http://ukraine.logement.wallonie.be
Car d’autres arrivées sont encore attendues : « On va voir avec Fedasil comment s’organiser au mieux », explique Jérôme VANDERMAES. « Nous sommes tout à fait disposés à accueillir d’autres réfugiés. Nos services et infrastructures sont prêts. La Wallonie compte 262 communes : si chacune accueillait 50 personnes, ce serait déjà bien. A Visé, tant qu’on en a les capacités, on le fera » conclut-t-il.
E.H.