A l’occasion de l’exposition solidaire du musée régional de Visé, accueillant des pièces dernièrement restaurées et des acquisitions récentes des deux musées verviétois, nous nous sommes penchés sur quelques aspects rapprochant ou opposant les deux villes.
- Deux cités proches d’un cours d’eau, la Meuse et la Vesdre, parfois indociles ;
- Deux bonnes villes de la Principauté de Liège dans l’ancien régime. Dès la fin du 14e s. pour Visé et depuis 1651, pour Verviers, dernière bonne ville de la principauté de Liège ;
- Deux villes en rivalité pour la route empierrée entre Liège et Aachen à la fin du 18e s. : Visé avait un atout, la distance plus courte et un grand défaut : il fallait un pont pour traverser la Meuse. Verviers par la route quittant Liège au-delà de la Meuse par la porte d’Amercœur via Robermont, Fléron, arrivait à Verviers. Donc plus longue mais moins coûteuse. La future nationale 3 en quelque sorte ;
- Deux villes dont l’économie ancienne fut basée sur le vêtement : Visé et ses foires médiévales où la spécialité était la peau de mouton et Verviers, à l’économie fut basée sur la laine de mouton ;
- Verviers et Visé se distinguèrent durant la révolution liégeoise : un martyr de la révolution pour Verviers, le docteur Grégoire Chapuis et Visé, cité plus réactionnaire refusant les assignats ;
- Les deux cités abritèrent aussi un couvent des chanoinesses du Saint-Sépulcre (1616 pour Visé et 1633 pour Verviers), dont la fondation fut encouragée par le prince-évêque Ferdinand de Bavière ;
- Visé se dota d’une société d’histoire en 1921, devenue Société royale archéo-historique de Visé et de sa région et Verviers vit double avec une société royale des archives verviétoises fondée en 1942, ainsi qu’une société verviétoise d’archéologie et d’histoire fondée en 1897 ;
- Verviers et Visé ne ratèrent pas le virage de la voie ferrée. Dès 1843 pour Verviers (la ligne 37) et Visé dès 1861 avec l’actuelle ligne 40. D’autres villes importantes n’eurent pas cette opportunité ;
- Salé ou sucré avec deux confréries gastronomiques et royales : l’une prône l’oie à l’instar de Visé et l’autre prône la tarte au riz ;
- On aurait pu continuer mais question football, les deux cités se dotèrent assez vite d’un club : Verviers dès 1896 avec le Racing Club Star de Verviers et dès 1908 puis 1924 surtout avec le royal cercle sportif de Visé (Matricule 369) malheureusement dissous en 2015 ;
- Deux régiments de cyclistes-frontière occupèrent des casernes tant à Visé qu’à Verviers dans le courant des années 1930 ;
- Dans notre malheur, un V2 tomba en décembre 1944 sur les archives de l’Etat, à l’ancienne gare de Jonfosse à Liège, rayant de la carte de nombreuses archives de villes en V : Verviers puis Visé.
Quelques réflexions sur ce rapprochement solidaire entre nos deux villes. Et on aurait pu continuer…
J.P. Lensen
P.S. : Durant mes 40 ans d’activités muséales, des dizaines de fois, furent confondus Visé et Verviers, deux villes dans le lointain Est de notre beau pays.