A l’heure où nous écrivons ces lignes, Jérôme EMO est en vol pour les Émirats arabes unis. Il participe à Abu Dhabi aux Championnats du monde de natation en petit bassin. Le nageur de 21 ans porte les couleurs de la Belgique (et des Dauphins visétois) dans l’épreuve du Relais 4 X 50m nage libre avec ses trois coéquipiers : Jasper Aerents, Thomas Thijs et Sébastien de Meulemeester.
Rivalité VS esprit d’équipe
Déjà membre du groupe élite de la Ligue francophone, le nageur berneautois vient de participer aux Championnats de Belgique en petit bassin (25m), où il a décroché trois médailles : deux d’argent en 50m nage libre et papillon, et une de bronze en 50m dos. Ce sont ces résultats exceptionnels qui lui ont permis d’être sélectionné dans l’équipe nationale belge pour ces Mondiaux de natation (qui se tiennent du 16 au 21 décembre).
« Dans un premier temps, j’ai été très étonné quand j’ai été qualifié », nous confie-t-il. « J’étais très content d’avoir fait le chrono et de vivre cette première compétition dans l’équipe nationale. » Si les quatre nageurs sont habitués à se challenger, ils devront ici privilégier l’esprit d’équipe. « Je suis content de partager ça avec eux. Au bord de la piscine, on est copains, on partage la même chambre, … Mais en compétition, je veux les battre, encore plus que les autres (rires). Nous venons de vivre ensemble un stage préparatoire de 3 semaines en Turquie avec la Fédération nationale. Il y a un grand respect entre nous : on apprend beaucoup les uns des autres. »
Un rythme intense
Pour arriver à ce niveau, Jérôme EMO s’entraîne jusqu’à 8 fois par semaine. Cela représente entre 10 et 16 heures passés dans l’eau, en parallèle à ses études d’éducateur physique. Sans compter les séances de musculation. Il lui arrive alors de commencer sa journée à 5 heures et de la terminer à 19 heures. Un rythme intense, vu de l’extérieur, mais qui pour lui est tout à fait habituel : « Je m’y suis habitué, et commencer ma journée par l’entraînement me permet de la lancer du bon pied. Ça n’a pas trop de répercussions sur ma vie sociale : ma copine est en Division 1 en volley-ball à Genk, dont elle sait ce que le sport de haut niveau signifie. »
Entre stress et excitation
A leur arrivée à Abu Dhabi, les quatre sportifs feront d’abord connaissance avec les lieux, car chaque bassin a ses spécificités : « Chaque piscine est différente. Par exemple, la température n’est pas la même, et cela a une influence sur les muscles. Et le PH de l’eau est aussi à prendre en compte, car il rend la piscine rapide ou lente. »
Du côté des émotions, c’est encore l’excitation qui prenait le pas lors de notre entretien : « Je suis impatient et j’éprouve une réelle envie de bien faire. Chez moi, le stress est négatif, donc j’essaie de l’éviter et de le transformer en autre chose. »
En avant pour les J.O. ?
De nombreux Visétois suivront le championnat à distance avec grand intérêt. Une compétition qui n’est probablement qu’un jalon de plus pour Jérôme EMO dans la quête de son Graal : décrocher une qualification pour les Jeux Olympiques de 2024 à Paris et/ou 2028 à Los Angeles. Mais avant ça, il y aura d’autres échéances, comme celle des Championnats d’Europe au mois d’août : « J’espère vraiment être qualifié. Si ce n’est pas le cas, ce sera de ma faute et je m’entraînerai encore deux fois plus », conclut-il, plus déterminé que jamais.
E.H.