Depuis le 8 mai, les bars et restaurants de Visé accueillent à nouveau leurs clients en terrasse (pour l’intérieur, il faudra attendre le 9 juin). Un « ouf » de soulagement ? Entre les mesures covid et la météo exécrable de ce mois de mai, les constats sont parfois mitigés. Mais tous sont soulagés de cette reprise partielle.
« Full depuis la reprise »
Ça a été la bonne nouvelle du dernier comité de concertation : la confirmation de la reprise de l’horeca. Même si ce n’est encore qu’en terrasse (et que la Belgique nous fait une belle démonstration de sa météo capricieuse depuis lors), les Belges sont heureux de retrouver une partie de leur ADN : profiter et prendre le temps autour d’un verre ou d’un bon repas.
Visé ne fait pas exception, et certains ont redémarré en force, comme le confirme Andy Gamberale, gérant du restaurant « Le 1930 », rue du collège : « Nous sommes full depuis la reprise. Notre terrasse a pu être doublée grâce aux autorisations de la Ville et nous accueillons pour le moment 45 couverts à l’extérieur. Mais nous en refusons le triple chaque jour. On sent que les gens ont envie de sortir, même s’ils restent attentifs aux conditions sanitaires. »
Même son de cloche au café « Le Bon Accueil », situé dans la rue du pont : « Les gens viennent dans un esprit solidaire. Nous pouvons accueillir 40 personnes sur la terrasse du café, grâce à la Brasserie du Joïa qui nous prêté sa terrasse jusqu’à leur reprise le 9 juin », explique le gérant Cédric Dubail, qui déplore toutefois un chiffre d’affaire en dents de scie.
Investir pour s’adapter… ou pas ?
Une reprise partielle qui a souvent nécessité des investissements, comme Andy Gamberale le confirme : « Entre la mise en place du chapiteau, l’achat de mobilier et les chauffe-terrasse, nous avons dépensé environ 2000€ pour nous adapter. » Au « Bon Accueil », on a préféré jouer la carte de la prudence : « On a fait le choix de ne pas investir, en espérant que les règles actuelles seront temporaires. Gérer la terrasse nous oblige à des gesticulations supplémentaires. Nous sommes habitués à travailler au bar. Et là nous devons faire le service en terrasse, ce qui nécessite une personne en plus. »
22 heures : au lit ?
Du côté des horaires, la permission de 22 heures semble bien respectée partout. « Nos clients sont au courant et respectent cette règle. Ils arrivent en général plus tôt, pour avoir le temps de profiter. La police passe vers 22 heures sans rien dire. Puis s’il reste des gens en terrasse à 22H10, ils leur demandent gentiment de partir », explique Andy Gamberale. Chez Cédric Dubail, la mesure est plus frustrante : « Fermer à 22 heures, c’est un peu tôt pour nous. On voit bien que vers 21H30 ça s’excite un peu et que les tournées se dédoublent. Mais les gens respectent la limite et la police est sympa. »
Comment se déroulera l’été ?
Quand on leur demande comment ils imaginent l’été, tout deux s’attendent à une fréquentation soutenue et tablent sur le fait que beaucoup de bassi-mosans ne partiront pas en vacances, ou n’y consacreront pas le même budget. Une épargne qu’ils espèrent bien voir se répercuter sur la fréquentation des bars et restaurants. D’autant plus que l’Euro 2021 se profile : « On n’a encore aucune idée de la façon dont nous pourrons recevoir les gens pour l’Euro », avoue Cédric Dubail. « Nous avons une réunion avec la Ville début juin pour en discuter car c’est encore très flou. On ne sait même pas si on pourra placer un écran pour retransmettre les matchs. »
Euro de foot, fête de la musique, braderie, … Les commerçants, cafetiers et restaurateurs de Visé avancent pour le moment à l’aveugle, en gardant l’espoir de sauver leur été.
E.H.