Les initiateurs du musée régional, surtout depuis le renouveau de 1981 ont voulu mettre en avant la vie quotidienne qui est faite de vie à la maison, de vie au travail et de vie festive. Bien entendu, le musée voisin de notre chef-lieu, le musée de la Vie Wallonne s’appuie sur cette notion de musée de société, surtout depuis sa dernière rénovation. A notre humble niveau, nous récoltons maints éléments relatifs à notre vie quotidienne. Côté économie, nous avons mis en avant l’industrie charbonnière avec l’incomparable charbonnage du Hasard de Cheratte avec son modernisme au départ de sa création et la vie du mineur, la sidérurgie, les anciens métiers à domicile (armurerie, taille de limes ou tressage de la paille). Une maquette de la tour n°1 du charbonnage de Cheratte est aussi remarquable.
Nous avons développé dans plusieurs vitrines trois aspects de la vie quotidienne : l’éclairage, l’alimentation et la convivialité. Nous avons axé ce choix sur les particularités locales comme des bouteilles utilisées sur place comme les firmes Roenen, Hardy ou encore la laiterie LAY d’Argenteau ou le café Clé d’or ou encore des fabrications régionales comme Cicolor.
Les loisirs qui font partie de la vie assurément sont considérés actuellement comme du patrimoine immatériel. Nous reprenons les particularités locales : les cramignons, la décapitation de l’oie ou du coq, les carnavals, l’enterrement de Mathy l’Ohey ou la fin de fête ou certains groupes de musiques locaux. Une série de capsules (petits films) ont présenté il y a quelques années toutes ces particularités ainsi que les gildes (les trois compagnies armées visétoises) ou d’autres cortèges.
L’autre symbole de Visé est l’oie et nous avons mis en avant deux affiches touristiques de Visé avec l’oie, la plus célèbre date de 1898 et est due au talent d’Armand Rassenfosse et l’autre réalisée par l’artiste Dupuis date des années 1930. Un des points forts du tourisme visétois du XXe s. fut l’île Robinson. Nous avons pu conserver les projets d’affiches touristiques de la fin des années 50 signés de noms qui ont continué dans ce domaines artistique. Le site touristique principal à cette époque était bien sûr cette île mise en valeur dans le dernier quart du XIXe s., rejointe par les célèbres bateaux-mouches et transformée peu après 1980.
A côté des Beaux-Arts et de la création artistique régionale, un autre aspect que nous évoquons par petite touche est la création littéraire ou musicale ; que l’on cité quelques auteurs régionaux : Marcelle Martin, auteur de théâtre wallon, Berthe Bovy, comédienne de la Comédie française, Jean Lensen, compositeur de musiques de salon, René Hénoumont chroniqueur, Conrad Detrez, écrivain révolutionnaire ou Odilon Jean-Perier. Notre bibliothèque conserve quelques-unes de leurs œuvres.
On doit aussi mentionner dans ce chapitre relatif à la 3e salle du musée régional, le médailler. Un de nos principaux donateurs, Albert jaminet nous a fait don en 1958 de documents non seulement relatifs aux gildes belges, aux premiers pas de la nouvelle Belgique mais surtout des centaines de médailles, ou des monnaies du moyen-âge au milieu du XXe s. Celle qui m’a le plus surpris, c’est l’hommage (en médaille) de la Belgique à la Pologne. Sa révolution de Varsovie en novembre 1830 aurait été réprimée par les troupes russes , qui autrement devaient venir réprimer notre jeune révolution face au roi des Pays-Bas en 1830-1831.
JPL