Le musée de Visé ne possède aucune trace religieuse datant de la Préhistoire. Le premier vestige religieux date du début de l’époque gallo-romaine (2e s.) et trouvé sous le site actuel du centre culturel de Visé : des tessons d’un vase cultuel dit vase planétaire ou vase à masques. Les visages représentés seraient les dieux de la semaine. (lune, mars, mercure,…). Sans oublier un témoin immobilier majeur proche de Visé : une tombe sous tumulus à Eben-Emael/Lanaye.
Du Moyen-Age, nous présentons un christ en bois, provenant du vinave (sommet de la rue de Visé à Cheratte), dont une copie réalisée par Alphonse Snoeck orne encore la potale d’origine.
L’époque moderne (1498-1789) voit fleurir d’autres documents : un christ sauvé d’une croix le long d’un chemin, connu sous le nom de la croix Lejeune. Plus massif, un christ provenant du calvaire situé au milieu des escaliers de Lorette et enlevé en 1913, un an avant la tragédie de 1914. Il a été restauré il y a une dizaine d’années. Nous avons aussi conservé différents christs et crucifix qui témoignent de la piété populaire de chez nous.
L’architecture des églises des entités de Dalhem, Visé et Blegny et même d’un temple (Cheratte) est illustrée par des photos. Quant à la Collégiale de Visé, en plus d’objets provenant des ruines de 1914, une maquette de l’église actuelle et une peinture évoquant l’église à l’arrivée des chanoines de Celles en 1338. Oui, le trésor de notre ville datant des 11e et 12e s est bien la châsse (reliquaire) de st Hadelin, conservé dans la collégiale. Mais grâce à un jeu télévisé de 1989 (Double 7), le musée a pu récupérer de la part de la RTBF une maquette à l’identique de ce trésor. Une autre maquette réalisée par M.Bruyère de LIxhe présente l’église de Lixhe, également reconstruite dans les années 20.
Il n’est pas étonnant non plus d’évoquer l’importance des 5 fondations religieuses visétoises (Chanoines de St Hadelin, Sépulcrines, Récollets, Oratoriens et Carmes Déchaux) dont bien entendu les chanoinesses du Saint-Sépulcre installées dans le centre ville dès 1616. Les manifestations du 400e anniversaire ont permis de mettre en valeur ces sœurs cloîtrées. Deux costumes posés sur des mannequins reconstituent la tenue d’une prieure et d’une simple sœur. Des fouilles opérées sous l’esplanade du centre culturel ont ajouté quelques documents à ceux déjà connus comme un fer à hosties et des restes du décor des orgues de l’ancienne chapelle. Nous conservons aussi nombre de gravures et de peintures illustrant un patrimoine religieux comme le cloître des Sépulcrines de Jean Mariette, plus connu sous le nom de Mittéî……
Dans les personnalités religieuses locales , connues bien au-delà de notre principauté, figurent e.a. René-François de Sluse, qui eut plusieurs charges à Liège, Amay et Visé et ce chanoine, homme multiple et mathématicien reconnu. Nous conservons son portrait. Le tricentenaire de sa mort en 1985 permit une première restauration de l’ancienne chapelle des Sépulcrines. Le donateur, Etienne Michaux nous laissa aussi un autre portrait, surmonté de son blason, celui de son frère cadet, Jean-Gaultier de Sluse, qui trône dans la salle des mariages de notre hôtel de ville. Il fut secrétaire des brefs (=ministre des affaires étrangères) d’un pape à Rome . Il y a aussi, né à Haccourt, Libert Froidmont, qui fut un adepte du jansénisme et dont nous gardons un portrait, signé Delgoffe et restauré il y a peu.
Mais nous conservons aussi en plus d’un marteau et de divers ornements, une écharpe maçonnique, provenant du fonds Jaminet. Elle aurait appartenu au premier régent de Belgique Erasme Surlet de Chokier (mort en 1839). Elle fit aussi l’objet d’une restauration au soin de Mme Carpentier de l’iRPA, qui restaura il y a peu le drapeau des déportés visétois de 1914.
j.P.Lensen
Le premier christ de Lorette installé au milieu des escaliers de Lorette et décroché en 1913 et restauré