Les cartes et le patrimoine architectural de notre région.

25 Jan, 2021 | Info

Vecteur principal du cadre de vie de chez nous.

En pénétrant au musée régional de Visé, deux bannières accrochent le visiteur : un tableau chronologique et une carte de la Basse-Meuse comprenant les entités de Herstal, Bassenge et Oupeye en rive gauche et de Dalhem, Blegny et Fouron en rive droite et donnant sur les deux rives Visé. Plusieurs cartes anciennes présentent cette région : assez synthétiques et non orientées au départ et le plus étonnant bilingue : Bombaye et à côté Bolsbeek, Mouland et Millingen, comme si deux villages se trouvaient côté à côté. Des lieux-dits ont parfois disparu comme Seenai… D’autres plans sont conservés dans nos réserves dont les célèbres plan Popp de chaque village.

La partie architecturale est illustrée par des photos. Les bâtiments les plus anciens et les plus modifiés sont assurément les églises. Nous avons illustré celles de la rive droite. Warsage est la plus ancienne avec ses fresques bibliques. Cela permet, grâce aussi à des maquettes d’évoquer les styles qui se sont succédé : le roman, le gothique, le renaissance, le baroque, le néo-classique et les styles néos et à cause des deux guerres, des reconstructions comme Housse, Sarolay. La collégiale de Visé nous donne l’occasion de montrer divers vestiges retrouvés dans les ruines de l’incendie de 1914. Dans l’architecture religieuse, l’architecture des couvents est particulière et a souvent suivi des renouveaux comme le couvent des chanoinesses du Saint-Sépulcre devenu un centre culturel, en gardant ses structures essentielles. D’autres ont disparu comme celui des Récollets ou des Oratoriens de Visé. 

L’hôtel de ville de Visé est symbolique de l’architecture civile. Le reste d’une cloche en partie fondue nous rappelle que rien n’est immuable. Deux autres cloches furent sauvées. La guerre 14-18 a fait sombrer le centre de Visé dans la ruine. Près de 600 maisons ont été rendues inhabitables à Visé. La reconstruction par l’office des régions dévastées (O.R.D.) a permis la reconstruction de près de 400 maisons permettant à plus d’un millier de visétois de quitter des baraquements en bois du Fonds du Roi Albert. Mais en Basse-Meuse, les maisons les plus anciennes datent au plus tôt du 15e s. Devant-le-Pont n’eut pas à subir les affres de la 1ère guerre et de belles demeures subsistent dont le style mosan vaut le détour. Et plein d’autres demeures souvent classées sont présents dans toute la Basse-Meuse.

Autre architecture remarquable évoquée dans cette salle du musée régional : le château. Le plus remarquable par son histoire mouvementée et ses modifications est celui d’Argenteau, domaine des familles Mercy-Argenteau puis Van Zuylen. Mais d’autres méritent aussi par leurs différents styles notre attention : du Moyen-Age  Saive, Fouron-Saint-Pierre ou d’époques postérieures comme Eijsden, Cheratte,  Loën  et une dizaine d’autres. Au 19e s., la mode des manoirs  ou des villas se développa dans notre région comme Caster, le long de la Meuse… 

Donc au travers de photos, de plans, de maquettes et de panneaux explicatifs, le musée de Visé présente le cadre de vie de la Basse-Meuse dans cette salle. Indépendamment de la place prévue dans cette salle du musée assez réduite, une photothèque reprend tant les photos argentiques et la plupart des cartes vues qui montrent le cadre de vie. Le personnel du musée réalise durant une année normale plus d’une centaine de missions photographiques relatives à des activités locales ou régionales, à des contenus patrimoniaux, à des modifications urbanistiques. Depuis plus d’une vingtaine d’années, le numérique développe notre connaissance du patrimoine, Dernièrement, par exemple, tous les commerces de Visé ont été photographiés et analysés. Différentes études sont ainsi rendues possibles. Des publications de plus en plus nombreuses traitent de ces patrimoines comme l’architecture de la reconstruction, celles des villas de Meuse ou d’un château comme celui de Caster à Petit-Lanaye. 

J.P.Lensen

En illustration, vue « aérienne » du jardin à la française du château d’Argenteau au 18e s.

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