Revaloriser l’histoire et le folklore bassi-mosan ? C’est la mission que s’est fixée depuis deux ans la « Régionale estudiantine visétoise », un groupement d’étudiants du supérieur. Encore un beau prétexte pour faire la fête et des guindailles ? Pas que, détrompez-vous.
Faire connaître le folklore aux jeunes
« J’ai rencontré Axel JAMAR en 2017 lors d’une soirée étudiante. On a vite compris qu’on était tous les deux Visétois et que beaucoup de jeunes ne connaissaient quasi rien de l’histoire et du folklore de notre ville, ni les chants des cramignons de la Basse-Meuse », explique Régis BEUKEN. Les deux étudiants (à Sainte-Julienne pour Régis et à l’ULiège pour Axel) ont alors travaillé ensemble sur un projet de création d’une « régionale », comprenez un groupement d’étudiants visant à faire connaître le folklore et l’identité de leur région dans les fêtes et soirées avec leurs semblables.
Un concept immémoriel, puisqu’il est né du mal du pays éprouvé par les étudiants faisant des études parfois (très) loin de chez eux… et qu’on lui doit certainement la naissance de tout le folklore étudiant qui en a découlé, le baptême en tête.
Du caneton à l’ambassadeur
C’est en 2018 qu’a eu lieu le lancement officiel de la « Régionale estudiantine visétoise ». En deux ans, outre son comité d’origine, elle a déjà séduit une quinzaine de jeunes « impétrants », aussi appelés « canetons » (en référence aux oies qu’ils deviendront une fois leur intégration définitivement confirmée).
« Pour entrer dans la régionale, il faut être étudiant, vivre ou avoir vécu à Visé, et avoir fait ses études secondaires dans une école de Visé ou pouvoir prouver un lien fort avec la Basse-Meuse », explique Régis BEUKEN. « Nous associons l’esprit sérieux de la préservation du folklore à un contexte de guindailles. On boit des bières, tout en apprenant l’histoire de notre région. ».
C’est en effet au terme d’un apprentissage de plusieurs semaines que les canetons sont adoubés par leurs pairs et intègrent pour la vie la régionale. La consécration suprême de cette entrée en grâces est la cérémonie de remise du « ban » (une écharpe bleu et blanc, aux couleurs de Visé) dans la fontaine du centre culturel. Ce « ban » (prononcez « banne ») devra ensuite être porté lors de rencontres avec d’autres régionales, dans des cortèges étudiants ou lors des cramignons, afin de revendiquer son appartenance à notre merveilleuse région.
Rivalité entre régions ?
Car être membre d’une régionale, c’est surtout une question d’honneur. Et il est parfois piqué à vif lors des soirées étudiantes. On assiste alors régulièrement à des « guerres » entre régionales, comme c’est le cas actuellement entre la Visétoise et deux de ses homologues, la Chimacienne et la Liégeoise. Rassurez-vous, rien de bien musclé finalement, puisque les mises au point se font à coup d’à-fonds et de chamailleries bon enfant (que l’on solutionne toujours autour d’un verre).
Aujourd’hui, le co-fondateur Régis BEUKEN a passé la main à un nouveau président (Gauthier HARDY). Car il a quitté les bancs de l’école et est devenu animateur polyvalent au MAHVI (le Musée d’Art et d’Histoire de Visé), un poste qu’il a décroché suite à l’important travail d’archives réalisé en 2017 pour la création de la régionale.
Et pour achever de vous faire comprendre que tout ça, c’est du sérieux, une exposition aura lieu l’été prochain à la chapelle des Sépulcrines, intitulée « Lumière sur le folklore étudiant ». Et, bien sûr, il y sera (entre autres) question de la Visétoise !
P.S. : l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Vive Visé !
E.H.