14 février 1940 – 10 mai 2017
Jean-Denys Boussart était une figure phare d’Outre-Meuse et du folklore liégeois. Il partagera son enfance entre le boulevard de la Constitution et la rue Grande-Bêche où habitait sa tante Jane auprès de laquelle il apprit le wallon. Après ses études au collège Saint-Barthélemy, il s’inscrit à l’Université de Liège à la faculté de lettres. Il n’y aura jamais son diplôme, mais découvrira le folklore étudiant et sera « baptisé » dans le comité « philo et lettres ». Dès lors, il se considèrera comme un « éternel étudiant » et continuera à payer un minerval chaque année à l’Université de Liège pour conserver son titre.
Il fit son service militaire chez les Chasseurs ardennais, passage qui le marqua au point qu’on le voyait verser une larme quand le soliste jouait « sa » sonnerie durant les festivités du quartier de St-Pholien.
Grand croyant, on raconte également qu’il est parti, en solitaire, vers Jérusalem et qu’il en est revenu avec le droit d’entrer dans les églises à cheval.
Il était donc passionné par l’Histoire, les traditions et les folklores, ce qui l’amena à créer en 1959 la Commune Libre de Saint-Pholien des Prés dont il deviendra le mayeur deux ans plus tard et cela jusqu’à sa mort.
Ses connaissances historiques, folkloriques et littéraires lui ont permis de travailler au bureau de tourisme de la ville de Liège, de donner des conférences, d’écrire de nombreux articles dans diverses publications, de tenir une rubrique hebdomadaire dans Vlan sous le nom de Marcatchou et de publier plusieurs livres, notamment sur Liège et Simenon.
Il était aussi Mayeur du village de Noël liégeois, Fondateur de la confrérie des Marcatchous, initiateur de la brocante de St-Pholien, président du « Royal Caveau Liégeois », président de la fédération des groupes folkloriques wallons et co-fondateur des « Macrales di Haccou » en plus d’être membre émérite d’innombrables autres groupes folkloriques.
Une stèle commémorative a été érigée par la ville de Liège, avec l’appui de différents groupes folkloriques place Jehan le Bel, longeant le boulevard de la Constitution, à l’intersection entre le domicile de Jean-Denys et l’église Saint-Pholien, face à sa brocante.
Fervent défenseur des traditions, il annonçait la mort de la langue wallonne pour 2050 ; espérons que nous pourrons lui donner tort.
à cinq reprises, le musée de Visé a fait appel à lui : 2 fois pour nous guider à la rencontre de Simenon à Liège, et en 3 conférences : sur Robertson, génie ou charlatan (en rapport avec une dalle conservée à Visé, dans le portail de la firme Ronday, rue du Collège) ; sur les personnages populaires liégeois (dont ceux peints sur panneau ou sur assiette par le lixhois Jean Cambresier) ; et enfin sur le passé, le présent et le futur des marionnettes liégeoises en février 2015. C’est à cette occasion qu’il offrit une écharpe d’un capitaine de la jeunesse des Bleus de Hermalle-sous-Argenteau, signé Delwaide, ainsi qu’une marionnette liégeoise.
Regis Beuken