Depuis 1988, c’est un rituel (quasi) immuable : tous les 5 ans, un peloton de Visétois enfourche son vélo pour rallier Aiguillon à la force du mollet. Un périple de 1050 km, mené par Charles HAVARD, Directeur général de la ville de Visé. Prochain départ : juillet 2020.
Plus de 30 ans de pédalage
Cantonné en Allemagne à Siegen (caserne historique du 2ème bataillon de Carabiniers-cyclistes, ça ne s’invente pas) durant son service militaire, Charles HAVARD y assiste à une course-relais à vélo reliant Siegen à Ixelles, sur près de 400 km. C’est la révélation : pourquoi ne tenterait-on pas la même aventure entre Visé et Aiguillon ? Dès l’été suivant, c’est chose faite : en 1988, 12 coureurs s’élancent au départ de la cité de l’oie un lundi d’été pour arriver à Aiguillon le vendredi de la même semaine, au terme de 5 jours et 4 nuits de pédalage non-stop (en relais) à 11 km/heure de moyenne.
En 1989, les Aiguillonnais s’emparent du concept pour le dupliquer, à rebours cette fois-ci.
Depuis 2005 dans le sens Belgique-France et 2013 dans le sens France-Belgique, ce périple est devenu une institution, avec quelques aménagements.
1000 km au compteur
Le trajet est en effet aujourd’hui découpé différemment et on ne pédale plus la nuit. Pour cette édition 2020, le Secrétaire communal a élaboré un tracé de 8 étapes, couvrant une diagonale entre Visé et Aiguillon. Au programme, une insolite traversée de la France via – notamment – les Ardennes, l’Aube, le Loiret, l’Indre, la Creuse et la Dordogne. Objectif : le Lot-et-Garonne et les festivités du jumelage.
Les plus courageux s’élanceront de Visé le 3 juillet au matin, pour être accueillis en fanfare le vendredi 10 juillet à destination. 8 étapes, de 100 à 175 km chacune (jusqu’à 10 heures de vélo par jour). Même si l’invitation est lancée à tous, il faudra avoir de solides mollets pour tenir la distance (vélos électriques admis, ouf !).
A vélo ou en voiture
Pour les moins téméraires, il est également possible de ne pédaler qu’une partie du parcours :
« C’est en général une caravane d’environ 30 personnes qui se met en route », explique Charles HAVARD. « 20 vélos et 10 accompagnants. Les bagages nous suivent en voiture et nous avons prévu un parcours touristique pour ceux qui souhaitent faire le trajet avec leur véhicule ». Il est ainsi prévu, par exemple, que la Bourgmestre Viviane Dessart les rejoigne en voiture pour les encourager en cours de route. « Le soir, chacun est libre de son logement, soit le camping soit l’hôtel », précise le DG. « Je suis très très bien dans ma tente mais quand les étapes sont longues, je n’ai pas toujours le courage de la monter », reconnaît-il.
Étapes viticoles
Au long des années et des divers tracés, les cyclistes visétois ont fait de belles rencontres :
« Nous nous arrêtons chez des copains viticulteurs, avec champagne à volonté ! Alors qu’il reste encore 60 km à faire ensuite… Et nous faisons également étape chaque année depuis 1988 à Champignelles (en Bourgogne, ndlr) dans un camping tenu par des Belges ». Un challenge physique avec de belles récompenses à la clé : « A chaque édition, nous montons aussi la butte de Sancerre, rien que pour aller boire un verre de Sancerre à Sancerre », s’amuse le cycliste en chef.
Et vous ?
Le relais Visé-Aiguillon, ce sont donc de magnifiques balades à travers la France telle qu’on ne la voit jamais, via chemins de traverse et routes de campagne. Au risque parfois de perturber l’image d’Epinal que nous en avons, comme l’explique Charles HAVARD : « Nous voyons la France comme personne ne la voit. Nous roulons lentement. En 88, on trouvait encore sur notre route des hôtels, des petites épiceries, des bars de village, … Mais aujourd’hui, tout se désertifie ».
Une véritable découverte, de la Belgique, de la France et de soi-même. Si l’aventure vous tente, à vélo ou en voiture, Charles HAVARD et sa coorganisatrice Caroline TRUS sont disponibles pour les questions et inscriptions dès à présent, sur le mail charles.havard@publilink.be
E. P.