Après avoir su briser avec humour les derniers tabous concernant la sexualité féminine dans les désormais célèbres « Monologues du vagin », Eve Ensler se penche avec la détermination et la drôlerie qu’on lui connaît sur la tyrannie du corps parfait. Elle retrace le parcours de femmes d’horizons bien différents : la directrice d’un magazine féminin new-yorkais, une quinqua indienne sans complexes, une beurette boulimique. Toutes racontent leur aliénation, les diktats de l’apparence, leur soif de résistance ou au contraire leur abdication face aux exigences de la culture qui les a vues grandir. Entre deux récits, comme fil conducteur, l’auteure invective savoureusement son ventre – qu’elle trouve toujours trop gras – et dénonce avec une franchise décapante la violence faite aux femmes.
« Dites aux faiseurs d’images, et aux vendeurs de magazines, et aux chirurgiens esthétiques, que vous n’avez pas peur. Que ce qui vous effraie, c’est la mort de l’imagination, de l’originalité, de la métaphore, de la passion. Et soyez téméraires, aimez votre corps, arrêtez d’essayer de le réparer : il n’a jamais été cassé », affirme haut et fort Eve Ensler, qui signe ici un manifeste du bonheur d’être soi, garni de pépites d’humour et d’autodérision.