Quatre dépouilles ont été découvertes en juin 2016 lors de travaux à Dixmude.
Les documents militaires, juxtaposés à une carte actuelle, confirment l’identité des dépouilles ensevelies là où elles furent trouvées.
À partir des boutons de veste, on a rapidement pu déduire qu’il s’agissait d’un Français, entre-temps enterré au cimetière de Saint-Charles de Potyze à Ypres, et de trois Belges du 12e de Ligne, tombés entre le 16 octobre et le 10 novembre 1914 sur la rive droite de l’Yser..
Cette découverte est exceptionnelle.
De par les effets qu’ils portaient sur eux, et formellement sur la base de l’ADN trouvé sur les dépouilles, les soldats Petrus Pintens et Gerard-Joseph Dethier ont été positivement identifiés.
Par déduction en se basant sur les documents historiques, on a pu en conclure que le troisième soldat était Félix Jacquet.
Gerard Joseph Dethier
Né à Villers-L’Evêque le 4 novembre 1888, fils de Guillaume Dethier et de Marie Julienne Felicité Capelle.
Il a déménagé avec ses parents à Dalhem, où ils avaient une ferme.
Son dossier comporte un tas de contradictions.
En 1914, il a rejoint le 12e régiment de Ligne comme bénévole, mais déjà avant la guerre, il avait servi dans la colonne de transport de la 4e division.
Il est étonnant qu’il n’ait pas été mobilisé par cette unité.
Cependant, il est certain qu’il a servi en tant que soldat de deuxième classe au 12e régiment de Ligne entre le 4 août et le 24 octobre 1914 et qu’il est mort à Dixmude le 24 octobre 1914.
Un arrêt du Tribunal de Première Instance à Liège a été inscrit dans les registres de décès de Dalhem, où se trouvait son domicile.
Il n’a pas encore été oublié à Dalhem, qui a même donné son nom à une rue.
Les recherches ont été entamées dans les archives de la Ville de Liège, qui ne disposait que d’une partie des liens familiaux.
Une collaboratrice du service culturel de Dalhem, Madame Christel Blondeau, a découvert que la mère du défunt s’était remariée et qu’elle a encore eu des filles.
A travers la ligne généalogique d’une de ses filles, on a pu trouver une arrière cousine qui a accepté de fournir un échantillon ADN, ce qui a mené à une deuxième identification positive.
Le 1er juillet 2018, lors d’une cérémonie en présence de nombreuses personnalités, ces soldats tombés au combat recevront leur lieu de dernier repos au cimetière militaire belge de La Panne.
N’oublions jamais, en cette année du centenaire de la fin de la Grande Guerre, tous ceux qui ont laissé leur vie pour nos libertés.
Marc Poelmans
Passeur de Mémoire