La première fois qu’Alfa Romeo a évoqué l’idée d’un SUV, c’était en 2003, au Salon de Genève, avec le concept Kamal. Il aura donc fallu 14 longues années avant que ce projet maintes fois reporté se concrétise. Mais cela valait la peine.
Depuis quelques années, le marché du SUV (Sport Utility Vehicle) n’a cessé de progresser, pour devenir aujourd’hui incontournable (près de 1 véhicule sur 3 vendus en Europe est un SUV). A l’heure où Alfa Romeo entend relancer ses ventes, il ne pouvait passer à côté. Et tant qu’à faire, les dirigeants et ingénieurs transalpins ont mis un point d’honneur à concevoir un véhicule qui se distingue des stars «Premium», essentiellement allemandes, en soignant un charme latin qui fait mouche face à une majorité de modèles qui font surtout preuve de rigueur, voire de discrétion.
Façon Giulia
A mi-chemin entre ligne traditionnelle et coupé, le Stelvio mise sur un style dynamique et sportif, ce qui s’accompagne de surcroît d’un châssis garant d’un comportement à l’avenant. Le style étant l’un des gros atouts de la Giulia, la nouvelle berline familiale lancée en 2016 par la marque milanaise, pas étonnant dès lors que le Stelvio s’en soit inspiré, ce qui se constate surtout à son faciès, dont la calandre en triangle renversé et les grandes ouïes de bouclier dessinent le trèfle typique de la maison. Feux étirés, capot bombé et nervuré finissent de conférer à ce beau SUV une allure de séducteur. Si la partie arrière ferait plutôt penser à la petite sœur Giulietta, le tout conserve une sacrée g…, ce à quoi contribuent aussi les deux imposantes sorties d’échappement plantées aux extrémités de la caisse.
A l’intérieur, nombres de choses sont aussi partagées avec la Giulia ce qui rend la filiation avec celle-ci encore plus franche. Le tout s’avère bien dessiné, agréable à l’œil et sportif dans l’âme, comme en atteste par exemple le volant 3 branches à méplat, avec bouton de démarrage intégré, façon… Ferrari. Les passagers arrière disposent d’un bel espace habitable, peut-être au détriment du volume de coffre, qui avec ses 525 litres demeure toutefois largement suffisant pour partir en vacances en famille.
Des dessous de Giulia
Techniquement aussi le Stelvio joue le partage avec la Giulia, dont il reprend la plateforme, ici bien entendu adaptée à sa vocation «aventurière». Lors de son développement, le Stelvio a bénéficié d’une chasse aux kilos qui le voit par exemple disposer d’un arbre de transmission en carbone, en plus d’autres éléments fabriqués en alu, tout ceci au bénéfice d’un comportement remarquable. Sous le capot, si le Quadrifoglio et son biturbo 2.9-510 ch s’occupe de l’image, des motorisations plus conventionnelles sont proposées. Aux turbo essences 2.0-200 ch et diesel 2.2-210 ch des débuts, tous avec boîte 8 automatique et traction intégrale Q4, se sont ajoutées des versions 280 ch (essence) et diesels 150 et 180 ch, ces deux dernières pouvant aussi se commander en «simple» propulsion.
Son nom, tiré du plus haut col routier des Alpes italiennes, un ruban sinueux apprécié des amateurs de conduite, laisse supposer un comportement dynamique et c’est le cas. Avec, en plus, une plastique séduisante, le Stelvio fait clairement souffler un vent nouveau sur le prisé marché des SUV. Alors si le classicisme des concurrents vous rebutait, ce véhicule est fait pour vous. D’autant que côté tarif, il compte parmi les plus intéressants…
(Marc LACROIX)