Fermeture du Pam-Pam

12 Jan, 2018 | Info

Une page d’histoire se tourne à Visé

L’annonce a fait l’effet d’une bombe; le célèbre glacier Pam-Pam ferme ses portes. Une page de l’histoire qui se tourne en Capitale de la Basse-Meuse.

Cela fait 26 ans que Christine PEROT a repris cet établissement dont la réputation avait largement dépassé nos frontières. Au fil du temps, au dilemme de savoir s’il fallait moderniser son établissement ou en conserver cette âme un peu vintage tellement appréciée par une clientèle largement composée de fidèles, Christine a joué la seconde carte, influencée par les nombreux témoignages reçus. Bonne ou mauvaise décision ? Toujours difficile à dire aujourd’hui dans un monde qui bouge énormément et qui veut que la société évolue, tout comme les mentalités, la population et l’économie.

Une société qui évolue

Après s’être démenée deux années durant pour trouver des solutions, alors que ce commerce très saisonnier commençait à rencontrer quelques difficultés, la patronne a donc dû se résoudre, la mort dans l’âme, à jeter le gant. Si chercher des raisons et explications n’arrangeront rien, on peut néanmoins souligner quelques faits marquant. Indépendamment de l’évolution de société susmentionnée, il y a une lourdeur administrative toujours plus conséquente. «Monter un dossier pour présenter aux banques et tribunaux n’est déjà pas une mince affaire, explique Christine, manifestement très marquée par ce qui lui arrive. Mais quand à cela l’administration ajoute des délais déraisonnables pour analyser la situation et prendre des décisions, parfois incompréhensibles, cela ne facilite pas les choses ! Et puis il y a ces organismes comme l’AFSCA, qui imposent de nouvelles normes toujours plus drastiques et, il faut le souligner, parfois même démesurées…» Ajoutons encore à cela un Commerce qui veut que de nos jours, tout le monde vend de tout, et une situation économique, il ne faut pas se voiler la face, qui a déjà été plus favorable, et l’on comprend qu’un bon mixage du tout entraine des fermetures.

Avenir incertain

A l’heure des comptes, Christine en est à vider ses stocks, les marchandises périssables qui ne seront pas reprises par les fournisseurs ayant été données à une asbl qui vient en aide aux plus défavorisés. Une évaluation du bien doit encore être opérée mais gageons que remettre au goût du jour ce vieux bâtiment qui date de la fin des années 50 imposera de lourds investissements. Quant à la suite de sa carrière professionnelle, Christine ne sait pas encore de quoi elle sera faite ; elle souhaite d’abord «digérer» la fermeture de son établissement et avoir tous les éléments en mains pour décider de son orientation future. En attendant, elle dit avoir fait le maximum pour honorer les fournisseurs locaux et son personnel. Déjà une bonne chose…

Réflexions existentielles

En guise de conclusion, deux réflexions nous viennent toutefois à l’esprit. La première est cette information largement diffusée par une presse avide de sensations, tel RTL pour ne citer qu’elle, qui n’a pas manqué de traiter cette affaire non sans y ajouter cette pointe de «scandale» dont elle aime tant user. Assurer par le biais de leur puissant média la promotion de nos villes en déclin serait nettement plus constructif mais ce genre de démarche ne les intéresse pas. Et puis, au risque d’être accusé par des bonnes âmes de propos déplacés (ce genre de réaction est devenu tellement courant de nos jours !), nous émettrons juste le souhait que cette fermeture ne contribue pas à niveler par le bas l’image de la Capitale de la Basse-Meuse, qui reste une ville belle, agréable, dynamique et attractive. N’en déplaise. En tous cas bien plus que les impersonnels centres commerciaux qui ont «fleuri» un peu partout et créent ce chaos subit par le «petit commerce». Assurément, la population (le consommateur) a, elle aussi, un rôle à jouer en s’interrogeant sur cette évolution…

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