La Russie et la France font appel à Visé pour lutter contre le Covid

29 Jan, 2021 | Info

Une machine tout à fait exceptionnelle a quitté Visé la semaine dernière pour rejoindre la Russie. C’est la société Polmans, spécialisée en mécanique de précision, qui a œuvré à la maintenance d’une des dispositifs qui servira à fabriquer, entre autres, des fioles pour le vaccin anti-Covid. 

De Visé à l’Oural

Voilà un beau récit dont Visé peut s’enorgueillir. Active depuis bientôt 50 ans, la société Polmans est aujourd’hui située dans le zoning de Visé. Elle est spécialisée en mécanique de précision pour des domaines très pointus comme l’aéronautique, le secteur pharmaceutique ou la recherche médicale. Elle collabore souvent avec le CERN à Genève. 

C’est son précieux savoir-faire qui lui a permis d’accepter une mission assez particulière : réaliser la maintenance complète d’une machine rare, capable de fabriquer les fioles en verres destinées à contenir échantillons liquides, parfums ou… vaccins ! C’est la société japonaise NIPRO, spécialisée dans la conception de flacons pharmaceutiques, qui a passé commande de ce travail hors du commun pour son usine basée dans l’Oural. 

Une technologie 100% liégeoise

Une machine qui est en quelque sorte rentrée au bercail le temps de se refaire une beauté. Car il s’agit d’un procédé créé et distribué après-guerre par la société Couquelet à Grivegnée, jusqu’à sa disparition en 1972. En 1975, Gaston Couquelet, le fils du créateur s’attèle à relancer le produit, en partenariat avec les ateliers Polmans jusqu’en 2014. Mais début 2020, il est contraint de cesser complètement ses activités.

Triste de voir s’envoler tant d’expertise, Daniel Polmans, CEO de la société visétoise, décide de reprendre le flambeau : il acquiert les plans et relance la production en compagnie du petit-fils du fondateur. Ces machines made in Liège sont en service aux quatre coins du monde (Russie, France, Égypte, USA, Corée…).

Un marché porteur qui tombe à pic

« Je peux dire que nous avons ressuscité momentanément un produit liégeois, alors que beaucoup de portes se sont fermées quand il s’agissait d’obtenir des aides pour continuer sa fabrication », explique Daniel Polmans. Une opportunité qui est tombée à pic, alors que la société visétoise accuse une baisse de près de 20% de ses commandes en 2020. « La maintenance de cette machine de 7 tonnes a nécessité cinq mois de travail, à raison de trois ou quatre hommes occupés presque à temps plein. Ce nouveau marché représente aujourd’hui 15% de notre chiffre d’affaire », explique Daniel Polmans. 

Une résurrection prometteuse

Pour l’instant, la firme Polmans effectue uniquement l’entretien millimétré des machines existantes. Deux seront bientôt à nouveau réceptionnées de Russie pour maintenance et quatre devraient être fabriquées pour la France en 2021-2022. Daniel Polmans et ses deux fils rêvent de continuer l’aventure… et de la développer. Ils ne s’en cachent pas : « La commercialisation des machines n’est pas notre core business. Il faut visiter de nombreux pays et envoyer des techniciens à l’étranger pour le service après-vente. Nous n’avons pas la structure ni l’équipe pour cela. Mais je lance un appel à celui que ça intéresse et qui a envie d’assurer le suivi et le développement de cette machine ». Polmans est actuellement en train de construire un quatrième hall de 1200m2 pour augmenter sa surface de travail et de montage.

E.H.

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