TRéTEAUX : SAISON PLUS AUDACIEUSE DANS UN CONTEXTE INCERTAIN

25 Août, 2020 | Evènement

Francis Huster, Laurence Bibot, Saule, Albert Cougnet, les Baladins du Miroir, Delta, … La salle des Tréteaux vient d’annoncer son programme et elle mise gros pour sa saison 2020-2021. L’occasion de revenir sur les mois tumultueux qu’elle vient de traverser et de faire le point sur l’avenir du nouveau paquebot visétois, dans ce contexte incertain.

La saison prochaine est ficelée

« La saison dernière, nous avions déjà 3 sold out. On était vraiment bien partis ! », regrette Jérémy VAN MOFFAERT, coordinateur logistique de la salle. « Notre programme pour la saison prochaine était établi à 100% à la veille du confinement et nous devions l’annoncer en avril. Mais il a fallu tout revoir et nous avons pris trois mois et demi de retard », ajoute-t-il. « Nous n’avons rien annulé : tous les spectacles et réservations ont été reportés à la saison 2020-2021 ou la suivante », ajoute Daniel HAKIER, chargé de programmation. C’est en effet dans un contexte très particulier que la salle des Tréteaux aura vécu sa première « vraie » saison, amputée de trois mois. 

Réservations encore timides

Mais comment envisage-t-on réellement la saison prochaine à Visé, à l’heure où personne dans notre pays ne peut prédire dans quelles conditions exacte la Culture vivra ses prochains mois ? « C’est le problème de tout le secteur culturel : on se lève le matin sans savoir comment on va terminer la journée », déplore Jérémy VAN MOFFAERT. « Mais nous sommes en contact permanent avec les artistes et ils sont très souples ». Et comment cela se passe-t-il du côté des réservations ? « Nous sommes limités à 100 personnes dans la salle actuellement. Nous avons désactivé temporairement la réservation en ligne et prenons les réservations uniquement par téléphone afin d’informer correctement les spectateurs. C’est assez timide pour le moment. Les gens sont encore frileux », constate Daniel HAKIER. Masque obligatoire, une rangée sur deux, un siège libre entre chaque « bulle », entrée et sortie via des portes distinctes, … Toute les normes seront pourtant respectées à la lettre. Seul le bar reste pour l’instant le grand point d’interrogation car les consommations devant être prises uniquement assis et avec service à table, il nécessiterait du personnel supplémentaire. 

« La salle ne sera jamais rentable »

C’est en effet le volet financier qui a fait couler le plus d’encre depuis l’inauguration de la salle, fin janvier. Mathieu ULRICI, Échevin de la Culture et de l’Enseignement, annonce d’emblée la couleur : « La salle ne sera jamais rentable. Ses coûts d’entretien et de fonctionnement sont énormes. Mais nous gérons cela en bon père de famille. La première année, nous avons connu quelques tâtonnements mais nous tendons vers des spectacles qui feront connaître encore plus notre salle ». Daniel HAKIER, qui reconnaît un manque d’efficacité au niveau de la promotion, met cependant un point d’honneur à aussi programmer des spectacles « qui font réfléchir », épaulé dans cette vision par Jérémy VAN MOFFAERT, qui en profite pour lancer un appel : « Nous sommes un service public : on doit être les premiers à relancer la Culture. La rentabilité est un aspect important, mais nous devons aussi aider le secteur. C’est notre mission. Il faut que les gens reviennent voir des spectacles, que ce soit à Visé ou ailleurs ».

A l’horizon de l’été prochain, la salle des Tréteaux envisage aussi de « s’exporter ». Mais pas très loin, puisque c’est dans le cloître que les programmateurs projettent d’inviter des comédiens et musiciens à se produire, devant un public de 100 à 150 personnes.

E.P.

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