Serge Belleflamme

4 Mar, 2020 | Info

Le grand cœur d’un vétérinaire de campagne

Vaches, chiens, sangliers, ratons laveurs, et même wallabys : Serge Belleflamme croise une foule d’animaux lors de ses visites en tant que vétérinaire dans la région dalhemoise. Des découvertes qu’il partage en photos sur Facebook, souvent avec une touche d’humour, pour le plus grand bonheur de ses abonnés.

Sensibiliser au bien-être animal

« Je suis un amoureux de la nature et des animaux ! ». Dès le début de notre entretien, Serge Belleflamme clame haut et fort sa passion pour son métier, qu’il exerce depuis 35 ans. Il y a 4 ans, il décide de poster une photo par jour sur son profil Facebook. Un cliché quotidien pour partager les rencontres, parfois originales, qu’il fait lors de ses déplacements à domicile ou dans les fermes de la région de Dalhem. « Je croyais que j’allais me lasser au bout de 2 ou 3 semaines mais finalement j’ai continué », s’amuse-t-il. « J’ai toujours aimé la photo, ça me libère l’esprit, mais je fais ça aussi pour sensibiliser les gens au bien-être animal et à l’environnement ».

Dans l’intimité des animaux

Smartphone ou appareil photo à portée de main, le vétérinaire sillonne la campagne bassi-mosane, toujours à l’affût de chaque émerveillement. Pour saisir le bon cliché, Serge Belleflamme a l’œil et sait capter le moment parfait. Entre la prise des photos, leur publication sur Facebook et les réponses aux questions, il y consacre environ une heure par jour. « Pour prendre mes photos, je reste souvent dans ma Jeep. Je reste immobile pendant 5 minutes ou je vais voir un peu plus loin. Ca me permet de me délasser pendant ma journée. J’ai mes endroits pour observer les chevreuils (qu’il garde jalousement secrets, ndlr) et je suis persuadé qu’ils connaissent le bruit de mon moteur. Ils ne partent pas, ils me regardent. Mais il ne faut pas que je descende de la voiture ».

Soigner, coûte que coûte

Connu pour sa grande connaissance de la faune sauvage, il se retrouve régulièrement en train de soigner les blaireaux, rats, buses, marcassins, corneilles, ratons laveurs, furets, … qui peuplent – souvent discrètement – notre région. Si certaines espèces ont drastiquement disparues du bocage local, à l’instar des lièvres et de bon nombre d’oiseaux (en cause : la diminution du nombre d’arbres et de haies), d’autres font leur retour depuis quelques années, comme les aigrettes blanches, les hérons cendrés ou les castors.

Mais le sauvetage d’animaux sauvages fait souvent fleurter le vétérinaire avec la limite de la légalité. Car, aux yeux de la loi, soigner un animal sauvage est interdit. « Ce n’est pas rémunérateur : j’aime faire ça. Alors à ceux qui me font des réflexions, je réponds que moi, mon métier de vétérinaire, c’est soigner les animaux. J’en ai fait le serment. », explique-t-il sans hésitation.

« Je m’amuse bien trop dans mon métier ! »

La nature offre un sujet quotidien à cet envoyé spécial, comme lors de ce moment suspendu qu’il a pu saisir avec le cliché parfait : la traversée de la Berwinne par un chevreuil et un renard, parfaitement synchro, chacun dans un sens et sans le moindre regard l’un pour l’autre. Comme s’ils traversaient un passage pour piéton. Et lorsqu’on lui demande si, à 60 ans, il songe déjà à la retraite, il répond sans détour : « Je m’amuse bien trop dans mon métier. Je ne pense pas du tout à la pension. Je ne veux pas m’arrêter. Tant que j’ai la santé, je continue ! » Pour le plus grand bonheur de ses patients poilus et de tous les passionnés de nature qui suivent ses aventures sur Facebook.

E. P.

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