AU MUSéE DE LA FOURCHE…

10 Déc, 2019 | Exposition

Le pull beige 

Cela se passe juste après la guerre, fin des années quarante. Je devais avoir 6 ou 7 ans. A l’entrée de l’hiver, je reçus un pull beige en pure laine. La couleur ne me plaisait pas et sa texture m’irritait quelque peu la peau mais il était très chaud. Ce pull, je ne l’étrennais pas, j’en avais « hérité » de mes frères aînés. Comme je suis le cadet, c’était à moi qu’allait échoir le plus souvent la vie d’un vêtement.

Ce pull, je crois, avait été tricoté par ma grand-mère ; elle l’avait ensuite rénové en restaurant le col, les manchettes et le bord inférieur avec une laine plus ou moins appropriée. L’expression « propre et entier » était souvent utilisée par mes parents qui avaient à cœur de ne jamais nous laisser en guenilles.

Néanmoins, fragilisé par les années, les manches élimées ne tardèrent pas à se trouer ; ce qui avait comme conséquence une intervention rapide et ponctuelle qui consistait en un raccommodage temporairement efficace mais jamais esthétique. Et quand la déchirure devenait plus importante, c’est à l’empiècement que l’on avait recours et ce n’était pas la mode à ce moment même si certains condisciples se trouvaient dans le même cas. 

Je ne sais combien de temps je l’ai porté ! C’est ma croissance qui m’en a enfin libéré. Ouf !

Et pourtant ! Relessivé, il avait repris le chemin de la garde-robe. Pour qui ? Pourquoi ?

L’année suivante lors d’une soirée d’automne, maman est allée rechercher le vieux pull-over beige ainsi que d’autres lainages. Elle les a décousu, enlevé les boutons, les empiècements ou autres liserés puis les a découpés en petits carrés de +/- 10 centimètres. Ensembles, nous avons détricoté ces pièces.

Je me souviens avoir pris beaucoup de plaisir à cette opération. Cela allait relativement vite et j’aimais voir s’amonceler ces bouts de laines en zigzag qui prenaient de plus en plus de volume. Ces bouts de laine se transformaient en flocons moelleux qui allaient bientôt prendre place dans des oreillers confortables et douillets. Ce n’est pas pour rien si je rêve encore à ce pull beige.

Question : En quoi les objets proposés sur la photo ci-jointe ont-ils un rapport avec ce qui est écrit ci-dessus ? Croyez-vous que je vais me préparer une omelette aux champignons ? Si vous ne savez pas, une visite au musée s’impose.

Joseph Andrien.

Infos complémentaires ? Musée de la Fourche et de la Vie rurale, rue du village 23 à 4670 Mortier. Visites gratuites sur rendez-vous (de 1 à 15 personnes max.) – tél. : Jos Andrien 04.387.42.29 – users.skynet.be/museedelafourche

Avec le soutien de l’Administration communale de Blegny et des Affaires culturelles de la Province.

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