Dossier SAREC

18 Mai, 2018 | Info

Un vent de « ras-le-bol » souffle à Visé.

L’histoire commence au printemps 2017 : la société SAREC obtient l’autorisation de déposer des déchets inertes en bord de Meuse, sur le quai de l’île Quaden. Un an après, les Visétois ne cessent de se plaindre de cette situation. Une véritable saga… olfactive.

Nez délicats, s’abstenir

En mai 2017, alors que la Ville de Visé lui avait auparavant fixé des conditions d’exploitation jugées trop strictes, la société SAREC (pour « Sable Recyclage ») obtient en recours auprès de la Région Wallonne un permis plus souple l’autorisant à stocker des déchets inertes (en vue de la fabrication de sable du Rhin) et à constuire un hall de stockage 8000 m² sur un terrain loué au Port Autonome de Liège et situé le long de l’eau, à Navagne.

Cependant, les riverains (jusqu’au centre, situé à un kilomètre) déchantent rapidement lorsqu’ils ont constaté une odeur étrange et nauséabonde emplissant les rues de la ville certains jours de beau temps. Rapidement, ce sont les déversements de SAREC qui sont identifiés, aussi bien par les Visétois que par la Ville elle-même. Celle-ci n’a d’ailleurs pas tardé à réagir en alertant la Région Wallonne,  la direction du Port Autonome et Gustaaf DANEELS, gérant de la Société SAREC. Réponse du principal intéressé : « Afin de calmer les esprits, je vais définitivement arrêter de recevoir des sables de tamis causant des odeurs […] J’espère pouvoir utiliser le permis pour des produits n’entraînant pas d’odeurs ou de poussières […]  Dans l’intervalle, nous allons constamment lutter contre les odeurs et les poussières, si cela devait s’avérer nécessaire. »

Conciliant, oui… Mais après ?

Cependant, dès le mois suivant (juin 2017), les déversements suspects continuent. Dans une interpellation envoyée au Bourgmestre Marcel Neven et à Luc Lejeune, Echevin du Développement Territorial, Martial Mullenders (conseiller communal Ecolo) constate, photos à l’appui, qu’ « il ne s’agit pas de sables de recyclage au vu des particules de bois et de plastiques qui apparaissent.[…]  J’ajoute qu’une odeur de fermentation [est] nettement perceptible sous le vent. »

En outre, le système d’arrosage promis par la firme SAREC afin de réduire la dispersion dans l’air des matières (et donc des odeurs) n’a jamais été installé…

Et un an plus tard ?

Le mois dernier, une nouvelle enquête publique fleurit sur les rives de la Meuse : SAREC introduit alors une demande de modification du permis en vue d’ajouter au traitement de déchets de construction (béton, tuiles, céramiques) le stockage journalier de 150 tonnes de boues de filtrage provenant de la station d’épuration du site (équivalent à une journée d’activité). Les riverains craignent à nouveau les nuisanes olfactives de ce type de dépôt s’il est mal géré ou reste en place durant les week-end et jours fériés.

Autre point de discorde : l’exploitant demande la possibilité de charger et décharger sur le site de 6H à 22H. La Ville, quant à elle, a déjà marqué son désaccord sur ces horaires et suggéré plutôt une plage horaire s’étendant de 7H à 16H30.

Le bras de fer continue

Dans un récent communiqué, la Ville rappelait que « les 30 000 tonnes de déchets toujours présentes sur le site y ont été amenées illicitement par la société SAREC. Cette infraction a fait l’objet de plusieurs procès-verbaux […] et d’un ordre d’évacuation pour une échéance dépassée depuis longtemps. […] Le Collège n’ouvrira aucune discussion sur un quelconque projet d’activité sur ce site tant que cette évacuation n’est pas réalisée. »

Contacté à ce sujet, Luc Lejeune persiste et signe : « Il appartient à présent au fonctionnaire technique et au fonctionnaire délégué de la Région Wallonne de rédiger leur position. Ce n’est qu’à l’issue de ce délai que le collège prendra officiellement attitude. Mais je crois pouvoir dire que notre dernier communiqué résume assez bien notre façon de voir ce dossier. »

La Région Wallonne dispose à présent d’un délai de 90 jours pour se prononcer sur ce sujet qui horripile les Visétois et qui risque bien de refaire surface à la veille des élections.

E.P.

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